Une grossesse extra-utérine (GEU) se définit par une nidation, c’est-à-dire l’implantation de l’ovule fécondé en dehors de la cavité utérine.

En situation normale, lors de la fécondation, le spermatozoïde et l’ovule se rencontrent dans la trompe de Fallope, puis l’œuf fécondé se fixe dans la muqueuse de l’utérus (endomètre). Dans le cas d’une grossesse extra-utérine, l’ovule fécondé va anormalement s’implanter : soit sur la trompe de Fallope, et quelque fois sur l’ovaire ou encore dans la cavité abdominale, ou le col de l’utérus.

Une grossesse extra-utérine doit être diagnostiquée le plus tôt possible, car elle ne peut être menée à son terme, et l’œuf grossit rapidement. Elle représente un danger pour la santé de la femme.

La grossesse doit être alors être interrompue et l’œuf retiré car il présente un risque de distension, puis de rupture de la trompe de l’utérus, engendrant une hémorragie dans la cavité abdominale, pouvant provoquer des complications et/ou une infertilité ultérieure.

Quels sont les causes d’une grossesse extra-utérine ?

Il arrive que des grossesses extra-utérines soient inexpliquées. Cependant le risque de grossesse extra-utérine peut être augmenté dans les cas suivants :

  • Anomalie congénitale des trompes de Fallope
  • Anomalie des trompes de Fallope conséquente à des antécédents d’IST, de salpingite, ou d’endométrites. La salpingite est une infection des trompes de Fallope pouvant faire suite à la présence de Chlamydia (germe le plus fréquemment en cause). Ce type d’infection peut être endommager les trompes, et dans certains cas les obstruer, et donc empêcher le passage de l’ovule fécondé vers la cavité utérine.
  • Antécédents de procédure chirurgicale gynécologique, comme une ligature des trompes (technique de stérilisation), ou de chirurgie tubaire ou abdomino-pelvienne (ablation de l’appendice par exemple)
  • Endométriose et autres affections pouvant altérer les trompes de Fallope
  • Grossesse sous stérilet (le stérilet n’empêche pas l’ovulation, une fécondation est donc possible dans des cas rares) ou contraception microprogestative
  • Grossesse obtenue par Fécondation In Vitro (des grossesses dites « ectopiques » ou avec anomalies apparaissent dans 4,5% des grossesses obtenues par Fécondation In Vitro). Dans ce cas précis, il est également possible d’évoquer une grossesse hétérotopique, à savoir deux grossesses se développant simultanément : une grossesse intra-utérine, et une grossesse ectopique, extra-utérine.
  • Tabagisme
  • Age élevé de la patiente

Quels sont les symptômes d’une grossesse extra-utérine ?

Les symptômes de la grossesse extra-utérine sont semblables à ceux d’une grossesse dite « normale » :

  • Retard ou absence de règles
  • Nausées
  • Ballonnements
  • Douleurs des seins

Il existe néanmoins des symptômes spécifiques à une grossesse extra-utérine qui doivent alerter :

  • Irrégularités des dernières règles
  • Des saignements vaginaux hors période de règles (métrorragies), généralement peu abondants et de couleur foncée
  • Des douleurs abdominales, plus prononcées d’un côté que de l’autre
  • Douleurs au niveau des omoplates
  • Agitation, stress, angoisse

Dans le cas où la trompe de Fallope se rompt, les symptômes sont plus importants : des saignements abondants surviennent, les douleurs abdominales sont intenses, évanouissements, perte de connaissance…

En présence de ces symptômes, consultez de toute urgence car en l’absence de traitement précoce, le risque de survenue d’une rupture de la trompe utérine avec hémorragie interne intrapéritonéale est alors accru.

Comment diagnostiquer une grossesse extra-utérine ?

Un examen gynécologique est nécessaire en première intention afin d’évoquer un diagnostic de grossesse utérine. La sage-femme ou le gynécologue recherchent alors :

  • Un utérus moins volumineux que ne le voudrait l’âge de la grossesse
  • La présence d’une douleur pelvienne localisée, du côté de la grossesse extra-utérine
  • Une sensibilité au toucher au niveau du cul-de-sac de Douglas (membrane péritonéale qui tapisse la cavité abdominale, entre le rectum et l’utérus)
  • L’origine endo-utérine des saignements (si métrorragies)

Le diagnostic est ensuite confirmé par deux examens à réaliser en urgence :

  • Une échographie abdomino-pelvienne par voie endovaginale pour observer la cavité utérine, et déterminer s’il est vide, et détecter la présence d’une masse au niveau de l’une des trompes et de l’utérus.
  • Une prise de sang de dosage de l’hormone bêta HCG est nécessaire en complément de l’échographie pour poser le diagnostic d’une grossesse extra-utérine

Si les hormones bêta HCG sont à plus de 1 500 UI/L, et que l’utérus est vide, une GEU est très probable.

Dans le cas, où le dosage serait inférieur à 1 500 UI/L et en l’absence de signes graves, le dosage doit être répété 48h après la première analyse. En effet, dans le cas d’une grossesse « normale », le taux d’hormones bêta HCG doit doubler dans cet intervalle de temps. En revanche, en cas de fausse couche spontanée, il diminue. Pour la GEU, le taux d’hormones bêta HCG stagne ou ne marque pas une augmentation significative.

En cas de doute sur le diagnostic, et si la patiente présente des symptômes et signes cliniques graves, le médecin peut envisager une coelioscopie pour confirmer ou infirmer la présence d’une grossesse extra-utérine.

Comment traiter une grossesse extra-utérine ?

Le traitement d’une grossesse extra-utérine consiste à retirer l’œuf implanté.

Deux méthodes peuvent être appliquées, dépendant de l’âge de la grossesse :

  1. Si la grossesse est précoce (Taux d’hormones bêta HCG inférieur à 5000 UI/L) et que la patiente ne présente pas de signes de gravité et/ou peu de symptômes, l’arrêt de la grossesse peut être envisagé par traitement médicamenteux : le méthotrexate. Cette option thérapeutique nécessite une information importante à la patiente quant aux précautions d’emploi et effets secondaires, et s’il n’existe pas de contre-indications d’ordre médical et/ou de refus manifesté de la part de la patiente
  2. Si la grossesse est avancée et/ou que la patiente présente des signes cliniques de gravité, l’intervention se fait par voie chirurgicale. Une coelioscopie est réalisée, permettant au-delà de localiser la grossesse et procéder à l’acte de retrait de l’œuf implanté anormalement, de retrouver des facteurs de risques (adhérences, séquelles d’IGH) de la GEU.
  • Dans tous les cas où cela est possible, la chirurgie dite conservatrice est privilégiée : la trompe utérine est incisée (salpingotomie), et l’œuf aspiré permettant la conservation de la trompe. En cas de désir de grossesse future, ce traitement conservateur est privilégié.
  • Dans une situation de saignement trop important et/ou dans le cas où trompe utérine trop altérée, le chirurgien procède au retrait de la trompe utérine (salpingectomie). Cette opération est d’autant plus réalisée chez les patientes plus âgées et/ou n’ayant plus de désir d’enfant. Toute patiente devant être opérée pour une GEU doit être informée du risque d’ablation de la trompe utérine, et de ses potentielles conséquences en amont de l’opération.

Une grossesse extra-utérine (GEU) peut être responsable d’une diminution ultérieure de la fertilité, en particulier si la patiente a plus de 35 ans, et/ou a des antécédents d’infertilité, et/ou des facteurs d’augmentation du risque (tabagisme, IST).

En France, 16 000 cas de GEU sont dénombrés chaque année.

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