D’où cela vient ?
La chrononutrition a été inventée et mise au point par un médecin nutritionniste français dans les années 1980. Au départ imaginée pour aider à la perte de poids, elle a finalement pour objectif principal d’atteindre un mode de vie alimentaire équilibré, sain et surtout respectueux du métabolisme et des rythmes biologiques du corps, de l’horloge biologique humaine.
La “chrono”- nutrition – étymologiquement “la nutrition qui suit le temps” – se base sur le principe que tout aliment est bon, à condition de le manger en quantité adaptée, et surtout au bon moment de la journée.
Si vous mangez tel aliment à tel moment de la journée alors son absorption et sa digestion seront optimales. Le corps en profitera pour y puiser l’énergie dont il a besoin sans se fatiguer et sans stocker de la masse grasse.
En théorie, le corps aurait besoin de quatre repas ou plutôt, de quatre prises alimentaires par jour, à heures fixes. Le fait que cela soit fixe induit une régularité dans la sécrétion des hormones intervenant dans la digestion. Cette régularité induit à son tour une régulation du métabolisme des graisses, des sucres etc., via une meilleure absorption et une meilleure digestion.
On ne peut pas parler de régime car la chononutrition n’est pas restrictive au sens propre du terme. En revanche, il est évident que c’est un mode alimentaire qui se base sur une alimentation équilibrée et donc qui va conseiller de limiter certains produits trop riches en graisses et en sucres.
Quoi faire avant de commencer une chrononutrition ?
Avant de commencer il est important de savoir pourquoi on le fait. L’objectif de la chrononutrition n’est pas tant de perdre du poids mais plutôt de le réguler, de le stabiliser et surtout de mettre en place un mode alimentaire sain et équilibré, respectueux de son métabolisme, adapté à ses besoins et à sa morphologie.
On conseille de commencer par une enquête alimentaire, détaillant les apports sur une journée type, en notant les heures des prises alimentaires. Cette enquête permet d’identifier le rythme alimentaire et de repérer quels aliments sont pris à quel moment de la journée.
On peut réaliser un bilan sanguin avant l’adaptation alimentaire, afin d’identifier d’éventuelles carences qui pourront être supplémentées de manière « chrono-adaptée » et donc avec plus d’efficacité.
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Qu'est-ce qu'une journée type de chrononutrition ?
Instinctivement on va tendre à répondre aux besoins physiologiques du corps humain qui sont de quatre prises alimentaires par jour.
Le matin, il est préconisé de consommer des aliments riches en graisses et en protéines (animales ou végétales), car c’est le moment de la journée où sont sécrétées en plus grande quantité les enzymes qui facilitent la digestion des graisses : les lipases.
Les aliments riches en protéines apportent également un acide aminé appelé la tyrosine, qui, une fois absorbé par la paroi digestive, va permettre la production de dopamine et de noradrénaline. La dopamine et la noradrénaline sont des neurotransmetteurs indispensables pour avoir de l’énergie, une bonne adaptation au stress et pour produire les hormones thyroïdiennes.
Il faut comprendre qu’en mangeant des protéines le matin, cela apporte de la satiété et de l’énergie. Cela évite fringales et grignotages dans la matinée.
Les œufs (si possible à la coque), le pain complet (si possible pauvre en gluten), les fromages (si possible chèvre ou brebis fermentés), le jambon blanc, blanc de poulet, soja, graines de chanvre germées, graines de courges etc., sont des aliments à favoriser le matin au petit-déjeuner.
Le midi, il est conseillé de consommer une assiette équilibrée en protéines, féculents et légumes car c’est le moment de la journée où sont secrétées les enzymes qui dégradent les protéines et les amidons (protéases et amylases).
Le goûter est un moment indispensable qu’on a tendance à oublier ou négliger. Idéalement vers 16h, c’est le moment de la journée où est secrétée l’insuline : l’hormone qui agit sur le métabolisme des sucres. On préconisera du coup de consommer des oléagineux (fruits à coques, graines, avocat, olives…), des sucres naturels, fruits frais, fruits secs, du miel et du chocolat noir (à plus de 70%) qui permettront l’absorption d’un acide aminé appelé le tryptophane. Le tryptophane est indispensable à la production d’un neurotransmetteur appelé sérotonine, qui favorise la relaxation puis la qualité du sommeil, via la production de la mélatonine.
Le soir, c’est le moment de la journée où on sécrète le moins d’enzymes : le corps se prépare pour la nuit ; au repos digestif et métabolique. Le diner doit être léger, pas après 19h, facile à digérer, pauvre ou sans protéine, mais riche en fibres et féculents (pommes de terre et légumes si possible cuits), en évitant les graisses, les sucres et l’alcool
Un mode de vie
En appliquant la chrononutrition dans son quotidien il est possible d’avoir deux repas par semaine (non consécutifs) sans aucune restriction et d’y ajouter également des moments de jeun intermittent en sautant le repas du soir.
Ce mode d’alimentation est une hygiène de vie, dans laquelle on essaie d’inclure également les notions d’équilibre dans les quantités et de qualité alimentaire, avec des aliments bruts non transformés, issus de l’agriculture biologique et de production locale.
Ecrit et validé scientifiquement par Dr Crest-Guilluy
Rédactrice en chef de la revue du SNJMG pendant plusieurs années, elle a défendu les internes en médecine générale et a écrit un ouvrage pour témoigner des conditions de leur formation.
Diplômée en psychologie médicale, elle est experte en “burn-out” et tente de faire reconnaître cette pathologie face à laquelle les médecins sont particulièrement vulnérables.
Dr Marine Crest-Guilluy est également spécialisée en micronutrition et dans la prise en charge des troubles liés au microbiote intestinal.
Ayant une approche globale du patient, elle assure un suivi en médecine intégrative et fonctionnelle.
Dr Marine Crest-Guilly propose une prise en charge allopathique conventionnelle mais également des thérapeutiques complémentaires comme l’aromathérapie, la phytothérapie, la gemmothérapie, l’oligothérapie.