Vous avez peut-être déjà entendu ce mot (et c’est sûrement pour ça que vous êtes en train de nous lire 😊) : l’adénomyose. C’est une forme d’endométriose, qui touche les fibres musculaires de la paroi utérine. Couramment appelée « endométriose de l’utérus », il s’agit d’une infiltration de cellules de la muqueuse utérine (endomètre) dans le myomètre (muscle utérin). Elle touche environ 30 % des femmes réalisant un examen d’imagerie (échographie vaginale ou IRM) dans le cadre d’un suivi gynécologique, en raison de symptômes ou non, sont touchées par l’adénomyose.

Mais alors, quelle différence avec l’endométriose ?

Il ne faut pas confondre : être atteinte d’endométriose ne signifie pas toujours que vous êtes atteinte d’adénomyose. Il n’existe pas d’association systématique.

Cependant, cette pathologie va souvent de pair avec une infertilité chez la femme. Tout comme l’endométriose, elle peut être :

–  diffuse (présente à de nombreux endroits sur le myomètre)

– ou focale (localisée à un ou plusieurs endroits précis)

– et plus ou moins superficielle ou profonde (en fonction de sa localisation dans l’épaisseur du myomètre).

Quels sont les symptômes de l’adénomyose ?

Les symptômes sont de trois types :

– hémorragiques : soit des règles abondantes (ménorragies) soit des saignements en dehors des règles (métrorragies)

– Douleurs pendant le cycle au niveau pelvien (dysménorrhées), mais aussi durant les rapports (dyspareunies).

– Une difficulté à concevoir voire une infertilité.

Comment détecter l’adénomyose ?

Il est nécessaire d’interroger correctement les patientes en sachant néanmoins qu’aucun des symptômes n’est synonyme d’adénomyose.

Plusieurs examens peuvent être réalisés pour diagnostiquer l’adénomyose :

L’échographie par voie endovaginale

Elle est à effectuer idéalement en 2e période du cycle. Il existe de nombreux signes échographiques évocateurs d’adénomyose utérine qui ont fait l’objet de plusieurs classifications.

L’IRM

À réaliser en deuxième intention pour quantifier la sévérité de l’adénomyose, et s’il existe un doute, évaluer une endométriose importante associée.

Ces examens n’ont pas d’intérêt pour le diagnostic de l’adénomyose tant les performances de l’échographie et de l’IRM sont importantes.

Quels sont les traitements possibles ?

Les traitements peuvent varier selon l’envie ou non d’avoir une grossesse.

Si vous voulez garder la possibilité de faire des enfants, une prescription de médicaments antihémorragiques (qui permettent de diminuer le volume des saignements) vous sera proposée, mais ne permet, en général, pas d’assurer un arrêt total des saignements.

La chirurgie conservatrice (ablation de l’adénomyose sans enlever l’utérus) est une intervention difficile, dont les résultats sont mitigés, et en conséquence n’est que très rarement réalisée.

En l’absence de désir de grossesse, une possibilité est de prescrire des traitements hormonaux soit par voie orale soit par voie locale (stérilet hormonal). À la différence des traitements médicaux qui doivent être pris tous les jours, le stérilet, une fois mis en place, est efficace pour plusieurs années.

L’hystérectomie (ablation de l’utérus) est efficace sur les douleurs et les saignements, mais ne sera proposée qu’après échecs des traitements médicaux chez une patiente, qui de façon certaine, ne souhaite plus avoir d’enfants.


Co-écrit et validé scientifiquement par Pr Charles Chapron,

Chef du service Gynécologie obstétrique II et médecine de la reproduction de l’Hôpital Cochin à Paris

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